La nuit ne fait que commencer (libre)

 

Depuis mon arrivé à Bon Temps, je n’ai toujours pas retrouver Josslyne. Je me demande parfois si j’ai vraiment bien fait de m’établir ici. Quoique, j’avoue que sortir des frontières de l’Europe me fait du bien. Surtout que faire ses études à l’étranger c’est une expérience inoubliable et tellement trépidante! Cependant, il m’arrive quelques fois de me sentir seule puisque je ne m’y sens pas encore chez moi. Je me suis tout de même fait quelques amis que j’adore plus que tout. Mais je dois avouer que la France me manque.

Ce soir, je m’ennuyais à mort. Ces temps-ci j’ai le syndrome de la page blanche. Rien ne m’inspire. C’est le pire d’épisode qui puisse arriver dans la vie d’un artiste! Assise devant mon chevalet, je tente désespérément de trouver une quelconque idée pour ma prochaine peinture...

J’arrête de broyer du noir en entendant mon téléphone portable bipé. J’ai reçu un SMS de mes amies qui ont envie de sortir en boîte de nuit. Un désir tout à fait normal lorsqu’on est jeune et que c’est vendredi soir! Le seul hic dans cette histoire, c’est mon âge: je n’ai pas encore atteint ma majorité. J’hésite à accepter l’invitation. Je me fais les pires scénarios possibles! J’imagine la police qui débarque et qu'elle m’emmène au poste passer la nuit. Le pire serait que ma sœur l’apprenne! Mes amies sont plus âgées donc, elles n’auraient pas de problème à ce niveau-là. Seulement, elles me disent de ne pas m’en faire, car elles ont réussi à se procurer des fausses cartes pour moi. Mon cœur bat la chamade en apprenant cette nouvelle. J'esquisse un sourire d’excitation. J’oublie mes peurs et j’accepte de venir les rejoindre.

J’ai réussi à me faufiler dans le Night Club sans contre-temps. J’ai dû apprendre le nom et la date d’anniversaire de la femme sur les fausses, que je ne connaissais pas! Je ne suis jamais sorti en boîte de nuit auparavant. J’ai toujours été sage, malgré que j’ai toujours apprécié vivre dangereusement. J’aime l’adrénaline que ça me procure. Heureusement pour moi, le videur ne m’a demandé mes (fausses) cartes d’identité et j’ai pu rentrer sans problème!

Pour l’occasion, je suis vêtue d’un haut noir particulièrement moulant qui dévoile mes épaules. Comme bas, j’ai choisi un jean foncé troué au niveau des genoux. On peut voir qu’en dessous je porte un collant en fillet. Pour chausser mes pieds, des botes en cuir remonte le haut de mes mollets. Enfin, je porte quelques accessoires, dont des anneaux dorées qui ornent mes oreilles.

Après quelques minutes de déhanchement sur la piste de danse, je vais me rafraîchir au bar. Je balaie du regard l’endroit en sirotant mon cocktail. La place est bondée de monde. L’ambiance est vraiment festive, à mon grand plaisir. Je remarque que j’ai perdu de vue mes amies! Avant que je ne puisse partir à leur recherche, un homme avec un état d’ébriété assez avancé s’approche dans ma direction. Il me prend par les épaules comme si je l’accompagnais. Je tente une première fois de me détacher, mais l’inconnu resserre son étreinte. Je sens un sentiment de danger envahir tout mon être. L'homme me crie dans le creux de l'oreille:

-Tu es une bien jolie créature... Ça te dirait de me suivre pour avoir plus d’intimité?

Je fronce les sourcils. Son visage est à quelques centimètres du mieux. Il peine à rester en équilibre.  Le pire c'est son haleine qui pue l’alcool. Je lui ferais bien comprendre que je ne suis pas intéressée lui donnant un coup de pied dans l’entre-jambe. Seulement, je crois percevoir une autre silhouette s’avancé vers nous...